Balade Rhodanienne
C’est là, aux confins des herbages et de la moraine
Là haut tout en haut aux abords du glacier
Que commence l’histoire que j’ai à conter
De ce fleuve qui naît et s’enfuit à perdre haleine
En ce Valais qui l’endigua à grand peine
Et qu’il traverse aujourd’hui sans méandres
De ces torrents qui le gonflent à en devenir clément
Aux rives d’un lac que l’on dit Léman
Pour mieux se faire miroir d’un jet sur les quais de Genève
Menacée et sauvée au pied son Salève
Mais il nous le prépare son trousseau
D’un mariage annoncé avec Arve et puis Saône
En l’antique et belle cité de Calvin
Où pensa tant jadis Jean-Jacques Rousseau
Il paraît méditer en ses parchemins
Mais non…
Quai des Forces Motrices, le revoilà qui glisse
Il quitte la Suisse et tous ses hospices
Et de tous les torrents du Vercors
Il gonfle, enfle et gonfle encore
Si bien qu’un beau matin sous un pont
On le retrouve à Lyon
Là, Gare Perrache, il va s’en offrir des vacances
Et plus tard y danser tout en rond
Comme un fou en l’hérétique cité d’Avignon
Cigales et mistral, déjà lui chantent un air de Provence
Mais de rejoindre la mer il lui tarde
A Arles il musarde et rejoint la Camargue
En un département qui le nomme, ultime touche
Déjà il en a l’eau à ses bouches
Ô mer tant attendue ô Méditerranée
Ô Rhône, qu’elle fut belle ta virée.
"Jean-Louis Perren"
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